DEUXIEME GUERRE MONDIALE

Récits d'Henri Menjaud sur le GC I/5

UN GROUPE DE CHASSE AU COMBAT
d'Henri Menjaud .
Historique du groupe de chasse I/5. Editeur : Arthaud.

Préface du Général ROQUES, commandant des Forces Aériennes de la 2° Armée .
( Fait à Fès et Rabat entre Juillet 1940 et Novembre 1940. )

A l'arrivée des avions de France au Maroc le 21 juin 1940 voilà ce qu'écrit l'auteur :

Immense comme celui de la mer , un grondement descendait du ciel vers nous.. Ici, à regarder cette migration d'oiseaux d'acier, flèches hurlantes des Dewoitine et des Curtiss, précédant la masse bourdonnante des Glenn Martin, des Douglas et des Amiot, l'émotion qui me serrait la gorge était d'une tout autre sorte. La veille, ils avaient quitté notre pays meurtri au plus profond de sa chair. « Ceux qui en revenaient ... »
La défaite était sans équivoque... Un terrible mémorial d'ailes fracassées...
La sècheresse des chiffres est terrible : six cents appareils pour neutraliser trois mille cinq cents bombardiers allemands, voilà ce dont disposaient nos chasseurs.

A propos du groupe de chasse 1/5 :

Car chacune des deux escadrilles qui composaient le groupe avait son caractère, ses méthodes de combat propres qui n'étaient en somme que le reflet de la personnalité de chacun de ses chefs .
A la « une » Accart , ...
Quant à la « deux » , Dorance en avait pris le commandement en avril .
Deux escadrilles, un seul esprit : celui du groupe .

( Pages 54 à 55 ) : description du terrain de Suippes. Bombardiers allemands au-dessus du terrain.

Le 10 mai 1940 :

...le terrain est entouré de bois de sapins plantés au milieu de plaines que sillonnent de grandes routes droites et claires... De la ferme de Navarin à la Main de Massiges, en passant par Perthes-les-Hurlus, de faux trous d'obus ont été peints sur le sol ...De toutes parts, maintenant, les explosions se succèdent en chapelets de feu...

(Page 61) : L'accrochage a eu lieu au-dessus du terrain. Le premier Dornier est abattu par les canons de 25 de la Compagnie de l'Air ...La mêlée est générale . Dornier, Curtiss et Messerschmidt s'enchevêtrent dans une sarabande d'enfer au rythme des rafales de mitrailleuses. Le ciel n'est qu'un vaste incendie, rouge du brasier de Suippes, où les éclatements de la D.C.A. du terrain piquent leurs grappes de nuages blancs. Chaque avion qui tombe allume une nouvelle torche d'où s'échappent des boules noires qui se déploient en parachutes.
&.marquant la quatrième victoire d'Accart depuis le matin.

Le 12 mai ( pages 78 , 79 et 82) :


Ce même matin du 12 mai, une patrouille simple de la première escadrille est mise en l'air avec Bouvard-Penzini-Muselli. Mission : Couverture aux vues sur l'Argonne ...
Trois Do.17 viennent de déboucher de l'est et descendent la Meuse. Au moment où Bouvard attaque, les trois Dornier virent.
Bouvard est à l'intérieur, il fait un renversement ; mais entraîné par sa vitesse, il a perdu de la distance. Alors il fonce, rattrape les Allemands ... et reçoit en plein leur rafale. Une balle a traversé le pare-brise et est venue le frapper à la mâchoire. Il est à moitié knock-out et aveugle, car le triplex lui a éclaté dans les yeux. Péniblement, il réussit à ramener son appareil au terrain. On doit l'évacuer à l'hôpital ...

... Marin prend alors la tête avec ses deux équipiers, le sous-lieutenant Rey et le sergent-chef Penzini. Derrière, suivent les coéquipiers d'Accart, le sergent P. et le sergent-chef Morel.

A 10h.25, contact à quinze cents mètres d'altitude avec deux pelotons de vingt Junker 87, dont chacun navigue en colonne de patrouilles. Les quarante appareils ennemis sont en train de bombarder en piqué nos lignes. Les cinq Curtiss foncent à l'attaque en se répartissant les cibles. En dix minutes, les deux pelotons ont éclaté en poussière et fuient, complètement disloqués vers l'Allemagne.
Plusieurs Junker 87 ne sont plus qu'un amas de ferraille au sol. Douze Allemands au moins ont été mis hors de combat.

13 et 14 mai (pages 87, 88) :

... Alors Accart distribue ses ordres par radio à Marin et à Boitelet. Et à 11h 05, altitude 5.500, les huit Curtiss foncent. Bagarre confuse, terriblement inégale. Dans les premières minutes un Curtiss s'abat en flammes. Une boule noire est éjectée de l'appareil sous les yeux de Marin qui voit tout à coup un parachute s'ouvrir à sa hauteur.
Au sol deux appareils achèvent de se consumer. Les Messerschmidt se sont évanouis, il n'y a plus personne dans le ciel. Marin rentre seul. Ses deux coéquipiers sont égarés : Penzini, qui a eu son appareil touché dès le début et qui a dû abandonner le combat, et Rouquette qui s'est perdu dans le baroud. Chacun finit tout de même par rentrer à Suippes isolément.

10 juin 1940 (page 153) :

A 17h45, engagement avec cinquante Heinkel protégés par autant de Messerschmidt 110.
Douze Français contre cent Allemands ... l'une après l'autre, les patrouilles Marin-Le Calvez-Muselli et V. ..- Penzini - Rouquette attaquent et dégagent .

11 juin 1940 (page 155) :


Le 11, le I/5 quitte St Dizier et s'installe sur son nouveau terrain, cependant qu'une patrouille démolit un Henschel 126. Rouquette et Penzini ont leurs appareils touchés et doivent se poser sur le ventre .