Retour de l'E.O.R de Chartres
Pilotes en stage d' E.O.R  à Chartres
 

Retour de l'E.O.R du pilote PENZINI - dit "Pinceau"

      Pendant la "drôle de guerre"au début de l'année 1940, Penzini est appelé à suivre les cours de l'Ecole des Officiers de Réserve à Chartres. Il lui faut moins de quinze jours pour réaliser qu'en ces heures où toutes les énergies sont mobilisées, la place d'un pilote de chasse est au contact de l'aviation ennemie et non pas à s'exercer aux subtilités des cours théoriques de mise à niveau. Radié sur sa demande du peloton des élèves officiers de réserve, il rejoint son unité le GC I/5 à Suippes le 22 janvier 1940.
Cette anecdote a marqué les esprits des autres pilotes, qui s'en sont souvenus :

Dans « Chasseurs du ciel  »-ARTHAUD, 1946- le Capitaine Accart écrit à propos de la journée du 5 mai 1940 ( page 87) :
-Penzini, « Pinceau » en vol, à la fois troisième sauteur à la perche de France et bricoleur dangereux pour les montres, réveils et postes de T.S.F., nous a quittés, en janvier pour aller suivre des cours d E.O.R. , mais nous l avons vu revenir au bout de quinze jours, la nostalgie ayant été trop forte .(sic)

Bien des années plus tard ( en 2000), son camarade pilote de l'école de l'air d'Istres, Edouard Preux, dans son livre "Quand l'avion se pilotait"aux Editions La Bruyère, a écrit (pages 40, 41)à propos d'un certain sentiment de passivité pendant cette période de la drôle de guerre :
- Une action non soutenue peut engendrer le désir, chez certains, de connaître d'autres horizons. Désir qui m'avait effleuré pendant l'hiver à l'instigation d'un camarade à la recherche d'une voie nouvelle, qui n'avait pas hésité à rompre ces liens des passions partagées, ciment des fortes amitiés. Mais il était bien vite revenu, incapable de se plier au monde redoutable des bureaux, des règlements d'un autre âge des écoles, aux aspects divers de l'hypocrisie ordinaire. Il lui manquait la vue de ces grosses bêtes que le givre blanchissait dans leurs merlons, ces silhouettes furtives se hâtant d'un point à un autre, tout un univers comme une seconde peau, qu'il n'avait pu quitter.
En revenant il plaçait son destin entre les mains d'un dieu, invoqué depuis la nuit des temps, celui de la guerre, de préférence à celui plus général et plus classique des examens.
(sic)

 

Penzini revenant à Suippes en janvier 1940

Création d'images H Penzini