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Page 53) 26 septembre 39/ de retour de mission
Mes deux équipiers, le Sous-lieutenant Brian
et le Sergent/chef Morel, me suivaient impeccablement
dans les évolutions les plus inattendues et les plus brusques.
A cinq cent mètres au-dessus, l'Adjudant- Chef Bouvard
et le Sergent/chef Penzini réglaient
leur marche sur la mienne.
(
Pages 56, 57 ) 26 septembre 39.
Quant à Bouvard et Penzini,
attaqués par deux autres chasseurs qui avaient surgi de sept mille
mètres, ils ont fait face, mais n'ont pas pu rejoindre leurs assaillants...
Mais un appel me tire brusquement de ces pensées : «
Allo ! Ici Pinceau ! Je n'ai plus que vingt
litres d'essence. J'attends vos ordres ». Vingt litres !
Trop juste pour atteindre le terrain. Il risque d'avoir l'arrêt
brusque quelques kilomètres avant d'y arriver et d'être obligé
de se poser en catastrophe dans un champ.
Comble de malchance il ne m'entend pas, car il m'interrompt pendant que
je lui parle, preuve que son poste récepteur de radio a flanché.
Nous survolons maintenant la fotêt de l 'Argonne. «
Allo! Ici Pinceau ! Mon jaugeur est à
zéro »
Un seul espoir : nous sommes encore à trois mille mètres ;
s'il a la panne, il pourra atteindre Suippes en vol plané. Une
minute, deux minutes ! Nous approchons et je vois en effet un de mes Curtiss
se détacher de nous pour atterrir bientôt magistralement
et venir s'arrêter devant notre soute à essence autour de
laquelle nous sommes bientôt rassemblés. Premier combat.
Une petite déception de ne pas avoir pu abattre l'adversaire, déception
tempérée par l'estime que nous ne pouvons nous empêcher
de lui accorder pour la magnifique décision et la maîtrise
dont nous gardons une vision étincelante qui satisfait le connaisseur.
« Je lui aurais volontiers serré la main . »
(Page
87) 5 mai 1940
Penzini, « Pinceau » en vol,
à la fois troisième sauteur à la perche de France
et bricoleur dangereux pour les montres, réveils et postes de T.S.F.,
nous a quittés, en janvier pour aller suivre des cours d 'E.O.R.,
mais nous l'avons vu revenir au bout de quinze jours, la nostalgie ayant
été trop forte .
(page
125) 12 mai 1940
La matinée a mal commencé. Penzini
vient de rentrer, seul indemne de sa patrouille. En attaquant une section
de trois Dornier, l 'adjudant/chef Bouvard
a reçu une balle qui lui a traversé la mâchoire, lui
ouvrant la joue. Malgré la douleur sous laquelle il a cru défaillir,
il a ramené son Curtiss qu'il a eu la force de conduire jusqu'au
poste de secours souterrain installé en bordure de la piste par
le Médecin du groupe. Après pansement, il a été
transporté à l'hôpital de Châlon-sur-Marne.
!
Quant à Muselli, moteur en panne,
des balles ayant coupé une tuyauterie d'huile, il a fait un atterrissage
forcé dans un pré à Stennay, sur une petite pente
qui l'a freiné si brutalement que la face a porté sur le
viseur. Il s'en tire avec des contusions superficielles et le nez endommagé.
( Pages 128 , 129, 130). 12 mai 40.
Je( Accart) vois trop mal pour continuer
la mission, que cinq avions au lieu de six, assureront ; je donne
le commandement à Marin et décide de retourner au terrain
me faire soigner.
... Pendant que je prenais paisiblement le chemin du retour, une bataille
invraisemblable allait se dérouler entre Sedan et Bouillon. Morel
et P. avaient à peine rejoint la patrouille
de Marin qu'une vingtaine de Junker 87 de
bombardement en piqué se présentaient sur la forêt
des Ardennes.
(Marin) voit surgir un nouveau peloton de
Junker. Il ne leur laisse pas le temps d 'attaquer nos lignes et tombe
sur eux suivi de ses quatre équipiers qui attaquent sans trêve,
jetant le désordre et semant la mort. Devant cette furie, les Junker
qui n'ont pas été descendus disparaissent pendant que plusieurs
carcasses brûlent au sol. Douze Allemands au moins ont été
mis hors de combat en un quart d'heure, sans perte pour nous .
( Il faut
savoir que Penzini avec son groupe obtient
trois victoires le 12 mai 40 : Sedan-Bouillon, Sainte Cécile
et Pourru- St- Remy sur Junker 87 )
(Pages 166, 167, 168) 26 mai
... nuages
accueillants pour les trois Heinkel 111 .
La pensée de ces neuf Curtiss convergeant à plus de quatre
cent cinquante kilomètres à l'heure dans un demi brouillard
me fait frémir à l'idée des collisions possibles,
mais tous ont l'oeil et avant qu'il ait pu se réfugier dans « la
crasse », l'équipier gauche est touché et va
se poser dans nos lignes à Tannay .
J'ai la joie de voir la patrouille de Vuillemain
surgir plein gaz sur l'arrière du bombardier ! un moteur arrêté
et l'autre au ralenti et fumant, le train sorti, notre Heinkel n'ira pas
très loin et j'attends qu'il se pose, ce qui ne tarde guère.
Mes trois jeunes, déchaînés par cette deuxième
victoire, tournent autour du bimoteur qui s'est affalé dans un
pré aux environs de Châtillon-sur-Bar, dans la vallée
!
( Penzini
a deux victoires comptabilisées, le
26 mai, à Châtillon-sur-Bar et à Tannay sur Heinkel
111 ).
( Page 186 ), 3 juin
... par ailleurs,
P. , Le Calvez et Penzini
sont déjà partis avec le commandant Murtin et la
Deuxième Escadrille. Ils attaquent une expédition de bombardiers
protégés par des chasseurs Me 109 et Me 110.
( Commentaire :
le Capitaine Accart est très gravement
blessé le 1er juin 1940 et son Curtiss n°151 est détruit.)
PENZINI Dominique
NEUF VICTOIRES homologuées :
12 mai 40 :
3 victoires : Sedan-Bouillon + Sainte Cécile + Pourru-St-
Rémy : 3 Junker 87
16 mai : Rethel Do 215
26 mai : 2 victoires : Tannay + Châtillon -sur- Bar : 2 Heinkel
111
01 juin : Neuville- sur- Meuse : Hs 126
07 juin : Châtillon-sur- Bar : Junker 88
12 juin : Dommartin : Hs 126 |
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